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07 juin 2017

RODIN

   1880, Paris. Auguste Rodin reçoit sa première commande de l’état, une œuvre qui lancera sa carrière, toutefois semée d’embûches jusqu’à la gloire. Artiste à la fois incompris et adoré, Rodin a une passion dévorante pour les corps, en terre comme en chair. Une facette de sa personnalité que Jacques Doillon ne cesse de vouloir nous imposer. Des corps sculptés, caressés, aimés. Surtout un, celui de Camille Claudel, sa brillante élève qui devient son assistante puis maîtresse. Leur histoire est belle mais prend toute la place à l’écran. Et lorsqu’ils se séparent, la jeune sculptrice est vite remplacée par les modèles de Rodin, qui se succèdent dans son atelier comme dans son lit. A trop vouloir rendre compte des amours fougueux de l’homme, Doillon en oublie presque de dépeindre l’artiste. Entre ébats sans intérêt et divagations lyriques, certaines scènes alourdissent le film, n’apportant pas grand-chose à son propos. Elles auraient pourtant pu être écourtées, voire oubliées, sur deux heures de film qui traînent souvent en longueur. La première partie n’est pas déplaisante, mais à peine la présence de Camille Claudel commence à s’estomper que l’on trouve le temps long. L’histoire passionnelle qui nous tenait en haleine laisse place à un froid glacial. L’atmosphère austère du film reprend tous ses droits, alors qu’une petite flamme du nom de Claudel était venue égayer le terne paysage. Ce personnage tout en nuances était pourtant si bien incarné par Izïa Higelin, aux côtés d’un Vincent Lindon tout aussi convaincant et habité. Au moins, on ne pourra pas reprocher à Doillon une erreur de casting. Dommage simplement que la complicité des acteurs donne lieu à des marmonnements permanents qui rendent certains dialogues incompréhensibles.

De Jacques Doillon   Biopic   1h59

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