Dans son film, Joachim Lafosse mêle fiction et documentaire pour un résultat poignant, sans fioriture et sans prétention grâce à une mise en scène simple et efficace qui laisse une belle part au réalisme et à l’émotion brute. Les chevaliers blancs est un film qui donne à réfléchir sans jamais prendre parti, qui laisse dans l’angoisse et dans l’attente tout en donnant au spectateur toutes les informations nécessaires pour se forger sa propre opinion. Quelques longueurs se font parfois ressentir mais la tension sous-jacente qui habite le film permet de ne pas décrocher. Le scénario est bien ficelé et le rythme maîtrisé, entre scènes de latence justifiées et explosions émotionnelles. Les personnages ne sont jamais plus intéressants que lorsqu’ils s’énervent, débattent et s’emportent. Et dans l’incarnation de ce type de personnage déterminé et violent, Vincent Lindon excelle. Les seconds rôles aussi sont soignés et Reda Kateb est plus convaincant que jamais. Seule Louise Bourgoin n’est pas à sa place dans le désert du Tchad ; effacé et peu crédible, son personnage ne fait qu’alourdir le film et son désir de réalisme.