Le Naufragé est un monologue adapté d’après un roman de Thomas Bernhard. Qui aurait dû rester roman. Difficile de transformer un texte très littéraire, très descriptif comme celui-ci, en une pièce de théâtre. Le débit de parole du comédien est extrêmement rapide, il n’articule pas et on a beaucoup de mal à le suivre. Le Naufragé raconte une histoire dans laquelle il est assez difficile de rentrer, même quand on est mélomane et/ou musicien, une histoire lointaine par laquelle on ne se sent pas le moins du monde concerné. Même lorsque le comédien se met à son piano, c’est-à-dire en tout et pour tout cinq minutes dans la pièce, on a du mal à écouter ses morceaux très sinistres, presque dissonants. Comme l'explique le résumé du roman, c’est un soliloque-fleuve. Qui ne réussit malheureusement pas du tout à nous emporter mais dans lequel on se laisse noyer petit à petit.