Jean-Marie Roughol vit dans la rue depuis plus de vingt ans. Dans ce livre, il nous raconte son histoire grâce à la plume de Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel, à qui il avait proposé de garder son vélo devant le Drugstore des Champs Elysées.

 

Je tape la manche, c’est le récit touchant et surprenant d’un homme dans l’ombre. Un homme comme les autres qui nous ouvre les yeux sur son monde et celui de ceux que l’on choisit bien souvent de ne pas voir. A mesure que Jean-Marie Roughol nous raconte son enfance et ce qui l’a, de fil en aiguille, amené à faire la manche pour vivre, on découvre un homme sincère, sensible, avec ses forces et ses faiblesses. Les phrases sont courtes et percutantes et même si l’histoire présente quelques répétitions et que l’on perçoit parfois un peu de désordre dans les idées, l’écriture saccadée se prête parfaitement à ce récit autobiographique qui nous embarque dans la tête du SDF et nous submerge d’un flux de pensées constant. À travers ses mots, on peut sentir la révolte mais également la tendresse qui sont présentes en lui. Au fil du récit, on s’attache à Jean-Marie comme on s’attacherait à un personnage de roman sauf que là malheureusement, ce n’est pas de la fiction. Jean-Marie Roughol nous offre un autre regard sur le monde des sans-abris, un regard intérieur et lucide, qui nous fait prendre conscience de bien des choses qui se passent autour de nous mais auxquelles nous ne prêtons que trop peu souvent attention.