Et c’est tout là le problème. On se noie dans le bon sentiment, de la plume de l’auteur au titre même du roman. L’écriture est simple mais tombe parfois dans le cliché. Deux adolescents qui cultivent leur haine du monde adulte d’un côté, deux éducateurs qui ont foi en la jeunesse blessée de l’autre. L’auteur veut porter un message d’espoir, et on a envie d’y croire avec lui. Mais cette dualité bien/mal qui porte le récit fausse sa tentative d’authenticité. Entre descriptions crues et dialogues un peu niais, ce manque d’unité, de parti pris, dessert l’histoire en la rendant presque quelconque.

Un sujet aussi complexe aurait pourtant mérité un traitement tout en force et en finesse, à l’image des témoignages souvent poignants d’enfants battus. Il aurait aussi mérité d’être davantage développé. Claude Couderc le résume à une petite virée de 200 pages. Le traitement des personnages est superficiel et l’intrigue trop courte. On reste clairement sur sa fin malgré une lecture pas déplaisante.